Au cœur de la nature

Cette semaine, je suis ravie de vous emmener sur le GR65 entre Le Puy et Conques sur le chemin de Compostelle ! Cet article de blog vous permettra de découvrir les étapes de l’itinéraire Le Puy – Conques, mais aussi de préparer au mieux votre chemin à vous si vous souhaitez vous lancer à votre tour dans l’aventure !

La portion Le Puy – Conques est connue pour être unanimement la plus belle partie du chemin de Compostelle français, et je dois dire qu’elle réserve de magnifiques surprises. Du Velay au Rouergue, en passant par la Margeride, l’Aubrac et le pays d’Olt, les paysages changent chaque jour et muent au fil des villages et des hameaux croisés. 

Enfin, le GR65 est un chemin particulier, où l’on ne vient pas par hasard… C’est ce que je vous raconte au fil de cet article…

 

 

 

LE PUY – CONQUES SUR LE CHEMIN DE COMPOSTELLE : CONSEILS PRATIQUES

 

 

Afin de vous aider à préparer au mieux votre chemin entre Le Puy et Conques, voici une foire aux questions parmi celles qui m’ont été posées, et celles que je me suis moi-même posées avant de partir ! J’espère qu’elle vous sera utile.

NB : Je ne parle ici que du chemin de Compostelle entre Le Puy et Conques, je n’ai pas d’information pour la suite du chemin !

 

Où laisser sa voiture au Puy-en-Velay ? Il y a des parkings longue durée payants à disposition au Puy. RDV sur ce lien pour en savoir plus.

Quel est le meilleur moyen de se rendre de Conques au Puy-en-Velay au retour ? Des navettes spéciales existent, car il n’y a pas de transports en commun ou presque à Conques.

Vous aurez le choix entre le Compostel’bus (40€ le trajet) avec un départ de Conques à 12h30, ou la Malle Postale (à partir de 40€) avec un départ de Conques à 8h et à 13h30. Il y a 4h de trajet dans de petites routes sinueuses… 

A noter, ces navettes s’arrêtent à toutes les étapes, donc si vous n’allez pas jusqu’à Conques, vous pourrez quand même les utiliser !

 

• Combien de temps pour faire Le Puy – Conques sur Compostelle ? 

 

Il faut entre 7 et 12 jours pour faire Le Puy-Conques sur le chemin de St Jacques. Les étapes « officielles » avec une moyenne de 22km par jour aboutissent à 10 jours de marche.

J’ai personnellement groupé deux étapes courtes (Espalion – Estaing et Estaing – Golinhac, 26 km au total) pour arriver à 9 jours de marche, avec une moyenne de 25 km par jour.

Attention : pour le faire en 7 jours, il faut faire plus de 30 km par jour, ce qui laisse selon moi moins de place au plaisir de la lenteur et de la contemplation…

 

• Itinéraire Le Puy – Conques sur Compostelle : les 10 étapes

 

– Longueur totale du chemin de Compostelle : 1520 km (dont 750km en France)

– Distance entre Le Puy et Conques : 205 km

 

– Les étapes du GR65 du Puy-en-Velay à Conques (version officielle)

1 Le Puy-en-Velay > Saint-Privat-d’Allier 23,60 km
2 Saint-Privat-d’Allier > Saugues 19,80 km
3 Saugues > Le Sauvage* 19,40 km
4 Le Sauvage* > Peyre en Aubrac 28,20 km
5 Peyre en Aubrac > Nasbinals 26,30 km
6 Nasbinals > Saint-Chély-d’Aubrac 16,70 km
7 Saint-Chély-d’Aubrac > Espalion 24,60 km
8 Espalion > Estaing 12,50 km**
9 Estaing > Golinhac 14,00 km
10 Golinhac > Conques 21,10 km

* J’ai choisi de prolonger l’étape après le Sauvage en logeant à Lajo en peu en dehors du chemin (3km de détour au total), pour avoir moins de route à parcourir le lendemain

** Comme indiqué plus haut, j’ai regroupé les étapes 8 et 9

 

Quelle est la plus belle étape du chemin de Compostelle entre le Puy et Conques ? Sans hésiter, il s’agit de la 5e entre Peyre et Nasbinals, qui traverse l’Aubrac ! 

 

• Quel moment de l’année pour faire Le Puy – Conques sur Compostelle ?

 

 

• Le Puy – Conques : difficulté du chemin

 

Quelle condition physique est nécessaire pour le chemin de Compostelle ?

Il y a vraiment tous types de marcheurs sur le Chemin de Saint Jacques. Des plus débutants aux plus expérimentés, des plus jeunes aux plus âgés… Compostelle est un chemin accessible à toutes et tous, à condition de s’y préparer si l’on n’est pas sportifs. S’habituer à porter un sac, à marcher longtemps sous la chaleur, et à enchaîner quelques journées de marche me paraît important si vous n’avez pas du tout l’habitude.

A noter, il est possible de faire porter son sac d’étape en étape par la malle postale en cas de difficulté (à réserver à l’avance). Ils viennent chercher et déposer vos sacs directement dans les hébergements réservés.

Si vous êtes déjà sportifs, il n’y aura aucun problème pour parcourir le chemin, sans préparation en amont. A condition de prendre soin de ses pieds (voir « équipement ») et de bien dormir (avec en bonus des étirements le soir si nécessaire), ce qui est valable pour tout le monde.

Il y a environ 500-600m de dénivelé par jour, ce qui est raisonnable. 

 

 

• Quel hébergement du Puy à Conques ? 

 

Chaque fin d’étape est située dans de petits villages, et la plupart des hébergements que vous trouverez sont les gîtes d’étape pour les pèlerins. Ils proposent tous la demi-pension. Les tarifs varient généralement entre 40€ et 50€ pour un lit en chambre partagée (4 à 8 le plus souvent), avec le dîner et petit-déjeuner. Les gîtes proposent parfois des chambres individuelles.

 

Mes coups de coeur « hébergement » sur le chemin : 

• Gîte Le Vieux Lavoir à Saugues : Sylvie et Franck vous accueillent à la ferme, pour des échanges authentiques et passionnants ! En dehors du village de Saugues, mais Sylvie et Franck viendront vous chercher au village.

 

• Gîte Les Bouleaux Nains à Lajo : un accueil en gîte pèlerin comme on les aime, par Rachel, qui accueille des pèlerins avec toujours autant de passion depuis plus de 15 ans !

 

• Appart hôtel Le Vieux Palais à Espalion : vastes chambres dans un bâtiment historique de toute beauté – ce n’est pas tous les jours que l’on peut loger dans un palais du 16e siècle…

 

• Chambres d’hôtes Alice & Charles à Conques : face à l’abbatiale de Conques, une adresse parfaite pour terminer le chemin en beauté !

 

Il existe également quelques hôtels (peu), et des accueils religieux (Grand Séminaire au Puy, Couvent de Malet à Saint Côme d’Olt, Accueil de l’Abbaye à Conques…)

Faut-il réserver son hébergement à l’avance ? 

La réponse a été unanime : oui en mai et début juin, oui en septembre, pas forcément fin juin et en été (voir encart « quelle saison pour faire Compostelle ? »). Personnellement, j’ai préféré réserver pour être tranquille. Beaucoup de personnes réservent le matin pour le soir en fonction de la forme du jour, et cela marche très bien en période moins chargée. 

 

• Où se restaurer entre Le Puy et Conques ?

 

Les premières étapes sont très pratiques car il y a plusieurs possibilités de restauration « pour pèlerins » installés à proximité immédiate du chemin. J’ai été assez surprise des prix, très corrects. Vous trouverez aussi souvent de la vente de produits à la ferme, ou des épiceries et boulangeries dans les villages.

Il y a un peu moins de possibilités sur le chemin à partir de l’Aubrac, mais on trouve toujours de quoi déjeuner. Il n’est donc pas nécessaire d’emporter le pique-nique avec soi toute la journée. Prévoyez simplement des amandes / raisins secs ou autre en-cas en cas de fringale. 

Si vous cherchez plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le fameux guide Miam-Miam-Dodo.

 

 

• Quel budget pour faire le chemin de Compostelle ?

Il faut compter 40 à 50€ par jour le forfait demi-pension dans les gîtes d’étape, plus bien sûr si vous préférez les hôtels – mais il y en a très peu. A cela, il faut ajouter le repas du midi, souvent entre 5€ et 10€ suivant là où vous vous restaurez, sans compter les boissons et petites pauses dans la journée.

 

• Faire Compostelle quand on est une femme seule

Est-ce facile de faire Compostelle quand on est seule ? La réponse est un grand OUI. Si pour moi, toutes les randonnées sont faisables, Compostelle est vraiment le chemin tout indiqué pour une première fois !

Parcours très bien fléché, sans grande difficulté, présence d’autres randonneurs quasiment en permanence, bienveillance et esprit de solidarité des pèlerins… Si vous appréhendez de marcher seule, c’est le chemin pour vous y mettre !

J’ai d’ailleurs croisé plusieurs femmes seules dont c’était le premier sentier en itinérance ! 

 

• Qu’est-ce-que la crédencial et où se la procurer ?

 

La crédencial est un document symbolique qui fait office de « passeport »pour le pèlerin. Symbolique en France, il est indispensable en Espagne pour accéder aux logements. Vous pourrez le tamponner dans tous les lieux de passage (églises, hébergements, restaurants, bars, épiceries…) au fil du chemin. 

Il existe un crédencial officiel à acheter en ligne ou au Puy (boutique de la cathédrale, ou au « Camino » derrière la cathédrale, où l’Association des amis de Saint-Jacques du Velay tient une permanence de 14h à 19h tous les jours). Pour ma part, j’ai choisi de faire apposer les tampons sur mon carnet de voyage ! 

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 0 : Le Puy-en-Velay

 

 

La découverte du Puy-en-Velay fut une belle surprise pour moi !

Connue pour sa verveine, sa dentelle et ses lentilles, Le Puy offre aussi un très joli patrimoine. Le centre historique est composé de charmantes rues médiévales, qui donnent parfois l’impression de remonter le temps lorsque l’on s’aventure sur ses pavés. Les façades semblent bariolées : tantôt vêtues de la pierre noire du Velay, tantôt colorées, elles arborent de jolis petits détails architecturaux pour qui lève la tête pour les admirer !

 

Le point culminant de la balade au Puy se trouve autour de sa cathédrale, qui domine fièrement la ville. Il faut s’accrocher pour y monter, tant la pente est raide; mais la récompense en haut est de taille, car elle a fière allure avec sa façade zébrée !

N’hésitez pas à pousser la porte pour en admirer l’intérieur, car c’est d’ici que part la voie du Puy, qui mène à Compostelle.

Vous pourrez aussi visiter le cloître de la cathédrale, et admirer le panorama depuis la statue de Notre-Dame de France (entrées payantes). 

 

 

 

 

 

Chaque matin à 7h (du 1er avril au 31 octobre, 7h30 en hiver), la cathédrale du Puy accueille les pèlerins en partance pour Compostelle. Que vous soyez croyant ou non, quel que soit votre culte, je ne peux que vous conseiller d’assister à cette messe pour marquer le début de votre chemin.

L’ouverture de l’escalier et des portes de la cathédrale, étonnamment creusés dans le plancher au milieu de la cathédrale, est un moment aussi surprenant qu’émouvant, et qui reste l’un des plus beaux pour moi sur le chemin. 

 

La messe permet aussi de découvrir les pèlerins qui vous accompagneront sur le chemin… De nombreuses nationalités sont présentes : Canada, Australie… les pèlerins viennent des quatre coins du monde faire ce chemin. Enfin, vous pourrez aussi obtenir le premier tampon pour votre crédencial ! 

Et c’est donc en descendant les escaliers qui partent des entrailles de la cathédrale que vous commencerez votre chemin. Il vous restera désormais 205 kilomètres à parcourir jusqu’à Conques !

 

Après une montée un peu raide en quittant Le Puy, la route sillonne doucement dans la campagne auvergnate. C’est le tout début du chemin Le Puy – Conques, où l’on commence à se repérer grâce au balisage rouge et blanc du GR 65.

Ne manquez pas les jolis chapelles et villages aux pierres rouges et noires, qui parsèment le chemin. Pas de doute, ici, on est bien dans le Velay ! 

Après une première descente, le village de Saint-Privat-d’Allier se laisse enfin découvrir : la première étape Le Puy – Conques est bouclée !

Mais s’il vous reste de l’énergie, je vous conseille d’explorer le petit village tout de noir vêtu, avec son château longiligne perché sur sa butte.

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 2 : Saint-Privat-d’Allier – Saugues

 

 

La 2e jour du chemin Le Puy – Conques nous emmène dans les gorges de l’Allier. C’est l’étape la plus redoutée, car elle comporte dès le matin une belle descente un peu glissante, puis une montée longue mais régulière à partir de Monistrol d’Allier.

Le chemin offre dès le début de matinée une jolie escale à la chapelle St Jacques de Rochegude, à cheval sur son rocher. Tout autour, la vue sur les gorges de l’Allier est plongeante !

 

Une autre chapelle, un peu plus loin, vaut elle aussi le détour : c’est la chapelle Ste Madeleine, troglodyte celle-ci ! On commence à comprendre que les hameaux sur le chemin recèlent parfois de jolies surprises…

Après la montée tant attendue (ou redoutée !), une jolie descente verdoyante redonne quelques forces, direction Saugues. C’est le premier village un peu plus grand que les autres où vous pourrez faire quelques emplettes s’il vous manque quelque chose.

Et c’est aussi ici que commence le territoire de la bête du Gevaudan…

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 3 : Saugues – Le Sauvage – Lajo

 

 

Au commencement du troisième jour, les paysages changent à nouveau. Nous voici désormais sur le plateau de la Margeride en Gévaudan : cette alternance de prairies et de pinèdes surprend de prime abord. Tout est déjà plus sauvage !

Ici et là, les prairies sont parsemées de chaos granitiques… Et fin juin, l’odeur des genêts commence déjà à embaumer l’air, tandis que les vaches se font de plus en plus nombreuses. On croise alors les premières « Aubrac » du chemin, ces jolies vaches beiges aux yeux en amande, qui semblent soulignés d’un trait d’eye liner… 

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Au fil de la journée, le paysage se fait de plus en plus sauvage et les hameaux moins nombreux. Pas étonnant dès lors, d’arriver à la bien-nommée Auberge du Sauvage, point de passage célèbre pour les pèlerins, situé au beau milieu de « nulle part ».

Ayant décidé de continuer un peu pour raccourcir le jour suivant, je profite d’une jolie balade en forêt jusqu’en Occitanie, puisque l’on quitte l’Auvergne-Rhône-Alpes, pour entrer en Lozère. Territoire plein de promesses ! 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 4 : Lajo – Peyre-en-Aubrac

 

 

Cette longue étape est la première en Lozère ! Dans la matinée, je vous conseille de faire un arrêt à Saint-Alban-sur-Limagnole. Sur la route, vous croiserez la jolie église du village ainsi que le château de Saint Alban. Aujourd’hui hôpital psychiatrique, il a autrefois été le point de départ des battues organisées pour retrouver la Bête du Gévaudan, qui terrorisa toute la Margeride au 18e siècle… 

 

Et avant de quitter le village, n’oubliez pas d’assister au parcours spectacle de la Scénovision !

A travers l’histoire d’un facteur de la région, le spectacle permet de percer les secrets de la région, et d’en découvrir l’histoire et les légendes. La jolie scénographie vous emmènera de la fameuse Bête du Gévaudan à l’Art Brut, qui contribua à la renommée de l’hôpital de Saint Alban, en passant par le patrimoine rural local…

Une très chouette visite, intéressante et un brin poétique, qui plaira aux grands comme aux petits ! 

 

Carnet pratique : Scénovision de Saint-Alban-sur-Limagnole – entrée : 6€ – divers horaires à vérifier sur le site – les séances de 10h, 10h30 et 11h15 sont les seules qui permettent de poursuivre ensuite sereinement le chemin pour arriver à Peyre-en-Aubrac en fin de journée. Durée 45 min.

 

La deuxième partie de l’étape, longue et sinueuse, traverse des vallons parsemés de pinèdes, de chaos granitiques, de rivières et de genêts. Petit à petit, on plonge dans l’Aubrac !

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 5 : Peyre-en-Aubrac – Nasbinals

 

 

Pour ce 5e jour entre Le Puy et Conques, préparez vous à en prendre plein les mirettes ! C’est de loin la plus belle étape du chemin de Compostelle : une étape dépaysante, peuplée de paysages qu’on n’imagine pas pouvoir admirer en France. Car aujourd’hui, place à la traversée de l’Aubrac : une véritable claque visuelle et sensorielle ! 

Durant toute la journée, vous traverserez des steppes jaunies, parsemées de gentianes et de roches… De grands espaces qui s’étendent à perte de vue, seulement entrecoupés par de magnifiques murs de pierres sèches ou ponctués de gros blocs de pierre qui semblent être arrivés là par le plus pur des hasards… 

 

Le doré est la couleur de la journée : herbes dorées, gentianes dorées qui sont en pleine floraison à cette période… Si cette carte postale d’Aubrac est en fait une succession de tableaux avec d’infimes changements au fil des kilomètres, le plus beau choc visuel a lieu au niveau du Roc des loups.

Point culminant de cette étape, il offre une vue superbe sur le plateau de l’Aubrac, et sur l’Oculus, un immense anneau d’interprétation posé au milieu des steppes.  

 

Par delà des étendues dorées battues par les vents, on devine de superbes endroits à explorer, malheureusement en dehors du chemin. Burons et lacs donnent envie de revenir en Aubrac pour les découvrir à leur tour…

Puis, après avoir traversé une jolie rivière, il est déjà temps de parcourir les derniers kilomètres jusqu’à la ville-étape de ce soir : Nasbinals. Dans le village, n’hésitez pas à faire un tour à la Grange au thé, pour goûter au thé Aubrac ! Décidément, la région est pleine de surprises ! 

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 6 : Nasbinals – Saint-Chély-d’Aubrac

 

 

En ce 6e jour entre Le Puy et Conques, une autre belle étape dans l’Aubrac s’annonce ! Les paysages sont pourtant bien différents aujourd’hui ! Le chemin sillonne au milieu des estives et flirte avec la frontière entre la Lozère, l’Aveyron et le Cantal.

L’impression d’être seule au monde (avec les vaches !) est dépaysante, et m’a rappelé les randonnées autour du Puy Mary que j’avais eu la chance de faire il y a quelques années dans le Cantal…

 

La halte à Aubrac (pour admirer sa tour des Anglais et son hôpital-monastère) marque la fin de l’Aubrac, et l’entrée en Aveyron. Désormais, la descente se fait dans des paysages de forêts et de boraldes (ruisseaux affluents du Lot), jusqu’à Saint Chély. 

L’étape est plus courte, et l’arrivée permet de profiter d’une après-midi au calme au bord de la rivière, au pied du Pont des Pèlerins. Datant du 14e siècle, il voit passer depuis plus de 800 ans des pèlerins de tous horizons, qui l’empruntent pour poursuivre leur chemin jusqu’à Compostelle…

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 7 : Saint-Chély-d’Aubrac – Espalion

 

 
A partir de St Chély, c’est une longue descente en forêt qui vous attend ! Bien abritée, elle est plutôt agréable, et la récompense en bas est de taille : c’est ici que commence la vallée du Lot, avec comme premier repère, le joli village de Saint Côme d’Olt.

Classé parmi les plus beaux villages de France, il gravite autour d’une place centrale, avec son église et son étonnant clocher tors. Tout autour, de belles ruelles médiévales et de surprenantes toitures en carène typiques de la vallée du Lot. Il reste encore à Saint Côme de très beaux vestiges médiévaux, tant sur ses façades que sur les portes d’entrée dans le village…

Puis, en franchissant le Lot, n’hésitez pas à vous arrêter au bord de la rivière pour admirer le panorama sur le village ! C’est un endroit parfait pour faire une halte rafraîchissante, avec vue !

 

Les derniers kilomètres de l’étape se font sur les hauteurs de la vallée du Lot, en direction d’Espalion. Sur le chemin, vous pourrez monter à la Vierge de Vermus, qui offre un beau panorama sur Espalion où vous dormirez ce soir !

Une dernière descente et c’est déjà l’arrivée sur Espalion, la ville rouge. A l’entrée de la ville, ne manquez surtout pas la superbe église romane de Perse, joyau tant à l’extérieur avec sa pierre rouge élégante, qu’à l’intérieur. Elle abrite en effet de sublimes fresques, parfaitement conservées !

 

En soirée, n’hésitez pas à vous balader dans la charmante ville d’Espalion, ornée de grès rose.

Les bords du Lot sont très beaux, avec le pont vieux classé à l’UNESCO et le superbe Vieux Palais, où vous pourrez d’ailleurs loger ! Espalion abrite également de jolis musées atypiques comme celui du scaphandre ou celui des moeurs et coutumes, installé dans une ancienne prison !

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 8 : Espalion – Golinhac

 

Si l’étape du jour s’annonce riche en bitume et en raides montées, elle comporte heureusement de jolies surprises. La matinée est ponctuée encore de jolies escales en pierre rouge, avec l’église Saint-Pierre-de-Bessuéjouls, et le hameau de Verrières... Mais la plus belle surprise se laisse découvrir à l’arrivée au village d’Estaing. La vue est une véritable carte postale, inattendue au détour d’un virage !

 

Estaing est classé parmi les plus beaux villages de France, et ses ruelles médiévales ont effectivement fière allure ! De belles portes et de beaux bâtiments agrémentent ses rues : pont gothique, collégiale, église… et bien sûr son château, racheté par l’ancien président Giscard d’Estaing !

La deuxième partie entre Estaing et Golinhac est quant à elle raide et bien moins intéressante… Heureusement, le paisible hameau de Golinhac vous accueillera pour la nuit. Une dernière surprise vous y attend : une oeuvre refuge, La Chambre d’Or, d’Abraham Poincheval, qui se situe en contrebas de l’église. Elles sont plusieurs au fil du chemin de Saint Jacques.

 

 

 

LE PUY – CONQUES – JOUR 9 : Golinhac – Conques

 

 

Il est déjà l’heure des « dernières fois » sur le chemin, puisque l’arrivée à Conques est prévue pour la fin de la journée ! Un départ à la fraîche pour fuir la chaleur et profiter des douces couleurs du soleil levant sur la campagne aveyronnaise, quelques villages qui rythment le chemin (Espeyrac et Sénergues avec son beau château), et puis il est déjà temps de descendre sur Conques. 

 

Jusqu’au bout, rien ne laisse présager un village niché au creux d’une vallée. Et puis soudain, l’on rentre dans une rue, et l’on se retrouve au centre du village, avec la vue sur l’immense abbatiale. Ce village teinté de rose et de bleu, superbement préservé, est instantanément un coup de coeur.

Qu’il fait bon flâner dans ses ruelles médiévales, sur les pas des millions de pèlerins qui y transitent depuis 1000 ans, et pousser la porte des ateliers d’artisans d’art, nombreux à Conques…

 

Je lui dédierai mon prochain article, qui lui sera entièrement consacré. Je vous conseille vivement de passer la nuit à Conques, pour profiter de la soirée et la matinée au village. La soirée est l’occasion de clôturer le chemin du Puy – Conques en beauté, avec de nombreuses animations : messe pour les pèlerins, mise en lumière du tympan, concert dans l’abbatiale, découverte des tribunes en musique…

Le lendemain matin, profitez du calme dans les rues de Conques pour vous imprégner de l’âme du village avant de repartir… Un petit temps de décompression avant le retour à la « vie normale » est vivement conseillé !

 

 

 

LE PUY – CONQUES SUR LE CHEMIN DE COMPOSTELLE : MON EXPÉRIENCE

 

 

Il règne vraiment une ambiance toute particulière sur le chemin de Compostelle entre Le Puy et Conques. Personne n’est là par hasard : chaque pèlerin, croyant ou non, aguerri ou novice, est là pour découvrir. Se découvrir parfois, se retrouver aussi, découvrir une autre manière de cheminer, découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles personnes.

Les rencontres se font et se défont, au fil des étapes et des kilomètres avalés chaque jour par chacun et chacune. J’ai beaucoup apprécié la diversité des personnes croisées : origine géographique, personnalité, raisons de cheminer…

Seul, à deux, ou en groupe, chacun vient avec son histoire, ses attentes, son itinéraire de 3, 5, 10 jours, parfois 2 à 3 mois pour ceux qui veulent atteindre Compostelle en Espagne.

La beauté de cet itinéraire réside aussi dans le fait que ce soit le tout début du chemin pour tous : la voie du Puy commence là. On découvre donc ensemble les premiers jours, les premiers paysages traversés, les premières difficultés qui peuvent apparaître, le rythme de la marche… 

 

Compostelle est vraiment une itinérance différente des autres. L’esprit d’entraide est bien là. La bienveillance et l’ouverture des personnes croisées sur le chemin font du bien. Rares sont les randonnées où l’on demande à celui que l’on croise d’où il vient et où il va, où l’on a plaisir à partager un moment ou un bout de chemin à plusieurs.

Compostelle est une petite bulle coupée du monde, car même si cette portion Le Puy – Conques est la plus empruntée, elle traverse des régions très peu peuplées, où la nature est reine… Dans certains hameaux qui voient peu de monde passer en dehors des pèlerins, certains habitants laissent même de petites attentions aux pèlerins : de quoi se ravitailler ou s’abriter sur le chemin. 

 

Enfin, j’ai beaucoup apprécié la diversité des paysages et les quelques étapes de toute beauté, qui compensent les longues portions de bitume auxquelles, je l’avoue, je ne m’attendais pas du tout ! 

Ce chemin Le Puy – Conques fut pour moi une vraie aventure, que j’avais hâte de vivre depuis quelques années, et qui a tenu toutes ses promesses !

J’espère que cet article vous aidera vous aussi à préparer le vôtre, si vous avez envie de vous lancer dans ce projet pour quelques jours ou quelques semaines… Je vous souhaite un magnifique chemin quand vous prendrez à votre tour le départ !